Jusque dans les années 1920, la boxe thaï a fait partie des matières enseignées dans les écoles. Mais le pourcentage d’accidents au sein des élèves était si élevé qu’elle fut cantonnée dans les gymnases et dans les camps d’entrainement.
Pratiquée depuis toujours sur le champ de bataille par les militaires, comme une forme de combat au corps à corps… Mais c’est le peuple qui, bien qu’il s’agisse d’une discipline extrêmement rude, fit de cette technique martiale un sport. Le Roi Tigre ouvrit probablement la voie avec l’adoption du premier équipement. Mains et avant-bras étaient recouverts de bandes en crin de cheval destinées à protéger les membres du combattant… Mais aussi à infliger davantage de dommages à l’adversaire.
Ces équipements furent ensuite remplacées par des cordes de chanvre ou des bandes de coton amidonné sur lesquelles, dans certains défis et avec l’accord des boxeurs, on collait des tessons de verre. Jusqu’en 1930, il était parfaitement légal de frapper d’un coup de coude ou de genou les organes génitaux. Les combattants avaient l’habitude de les protéger par une coquille ou une écorce d’arbre maintenue en place par un morceau de vêtement passant entre les jambes et attaché à la taille.
La boxe Thaï, un combat pas toujours équitable
Un boxeur thaï devait en outre être prêt à affronter un adversaire de n’importe quel poids. Dans les années 1930, suite au succès remporté par certains boxeurs thaïs dans les rencontres pugilistiques, on introduisit les gants et les matchs, divisés en cinq rounds, furent organisés par catégories de poids. Soixante-dix pour cent des combattants thaïlandais appartiennent aux catégories poids mouche et poids coq. On compte très peu de légers et de moyens, et encore moins de mi-lourds, de lourds et de super-lourds. Avec le roi Rama VII, les rings artisanaux cédèrent la place aux stades construits avant la Seconde Guerre mondiale, qui disparurent par la suite sous les bombardements.
La boxe thaïe ne perdit cependant rien de son attrait, et les stades furent très Vite reconstruits. L’âge d’or de ce sport coïncida avec l’édification des temples du muay thaï le Rajadamnoern Stadium et le Lumpini Stadium. Plus tard Channel 7, une chaine de télévision thaïlandaise, commença à retransmettre les rencontres. Ces retransmissions, depuis vingt ans et à raison de quatre soirs par semaine, tiennent des milliers de passionnés rivés à leur écran.
Nay Khanom Dtom : entre histoire et légende
Tout le monde en Thaïlande, même les enfants, connait Nai Khanom Dtom, le héros de la boxe thaïe. Nai Khanom Dtom était l’un des nombreux prisonniers (parmi lesquels figuraient également des boxeurs thaïs). Ces prisonniers, qui avec la chute de l’ancienne capitale Ayuthia en 1767, furent déportés en Birmanie où se pratiquait le Bando. Le Bando est une forme de combat basée sur les techniques de poing. Alors que la boxe thaïe était célèbre aussi pour ses coups de coude, de genou et de pied.
Une célébration de la boxe Thaï
En 1774, le roi Mangra décréta une célébration de sept jours à Rangoon, dans la pagode de Chevedakang. Les Thaïlandais affirment qu’il s’agit en revanche de la pagode Ket That. Cette pagode abritait les reliques du Bouddha. Le roi Mangra voulut ajouter cette célébration au nombre des manifestations organisées pour souligner l’événement religieux. Il y eu des combats aux épées et à mains nues. Là, les champions birmans affronteraient les meilleurs boxeurs thaïs choisis au sein des captifs. Nai Khanom Dtom, connu pour sa technique, fut l’un d’entre eux. Les rencontres devaient se dérouler à la cour, non pas sur le ring mais sur une aire située devant le trône. Sans limite de temps ni catégorie de poids, jusqu’à ce que l’un des deux combattants tombe au sol. Dépourvus de gants mais aux bras entourés de bandes de chanvre, avec une simple protection au niveau des parties génitales (cible admise).
Les habits en boxe Thaï
Les Birmans portaient le sarong, un long pagrie recouvrant les jambes jusqu’aux chevilles. Tandis que les Thaïlandais étaient vêtus du pannung traditionnel enroulé autour des reins et attaché par un nœud dans le dos. Plus libre de ses mouvements, Nai Khanom Dtom put déployer tout l’arsenal du muay thaï en mettant KO, l’un après l’autre, dix des plus valeureux combattants birmans. En récompense, le roi Mangra le laissa libre de retourner dans son pays. Les Thaïs croient profondément dans leur art martial qu’ils fêtent, en l’honneur de Nai Khanom Dtom et de son courage, le 17 mars dans chaque stade du pays.
Autres boxeurs Thaïs mythiques
Les annales de Chiangmai du XVe siècle relatent l’histoire de deux champions de muay thaï. En 1411, le roi Sen Muang Ma mourut en laissant deux fils. Yi Kumkan et Fang Ken, se livrèrent bataille pour s’emparer de la succession au trône. Bien que très rude, le combat s’éternisait car aucun des deux ne réussissait avoir le dessus. Finalement Fang Ken suggéra de régler la question conformément à la tradition, par une rencontre de boxe thaïe au premier sang. Selon ce que l’on sait, le combat dura plusieurs heures et semblait s’acheminer vers l’égalité, quand le combattant de Fang Ken se fit une petite coupure au pied et permit ainsi à Yl Kumkan de devenir roi.
Les occidentaux défient les boxeurs Thaï
En 1778, sous le règne de Rama 1er, deux frères français qui s’étaient illustrés dans des matchs de boxe en Indochine, arrivèrent au Siam et défièrent les Thaïlandais. L’enjeu s’élevait à environ quatre mille bahts. Un membre de la Garde royale fut choisi pour défendre l’honneur national et le sport des rois. Ce fut Muen Plan, qui devait porter un costume royal et le kruang rang en guise de protection. Le challenger (l’un des deux frères) était plus gros que lui et essaya de le saisir par le coup… Mais le Thaïlandais riposta avec les bras et les jambes, en opposant un mur de coups de coude et de genou. Frustré de voir que son frère ne parvenait pas à percer la défense de l’adversaire… L’autre Français renversa un garde et, brisant l’étiquette, intervint dans la rencontre. L’échauffourée fut brève et l’on ramena les étrangers inconscients à leur navire.
POI Prapradang
Le nom de POI Prapradang renvoie une légende plus récente. Également appelé le Sanglier sauvage, il disputa 350 matchs de boxe et de boxe thaïe sans jamais être une seule fois compté. Un record qui revêt une valeur d’autant plus grande que POI Prapradang combattait souvent dans des catégories de poids supérieures à la sienne. Rendu aussi célèbre par la danse cérémonielle très personnelle qu’il exécutait avant les rencontres (« Le dieu singe fouette le moustique »).
Il fut le premier boxeur thaï à entrer dans la catégorie de boxe « poids coq ». Parmi les autres héros du sport de combat, citons Apidej Sit-Hirun, surnommé le « champion aux sept titres ». Parce qu’il détient toujours le record de sept titres de boxe thaïe et de boxe dans la catégorie « welter ». Et que l’on considère comme le plus redoutable spécialiste des coups de pied qui ait jamais existé. Un seul lui suffit pour briser le bras de son adversaire. Sans oublier Dieselnoi Chor Thanasukarn, dit The Sky Piercing Knee Kicker. Il était capable de crever le ciel avec ses genoux, en mettant ses adversaires KO l’un après l’autre. Au point de devenir un spinster : « celui que personne ne veut défier ».
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